Les effets naturels et les effets par évocation dans la théorie de Charles Bally

Июль 31, 2022

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Les effets naturels et les effets par évocation dans la théorie de Charles Bally

Содержание

2. Charles Bally (1865-1947) Linguiste suisse, Bally est l'élève de Ferdinand de Saussure, auquel il succède à
3. Le terme de “style” et celui de stylistique n’étaient pas nouveaux au début du 20ème siècle.
4. Opposition de deux principes Négatif: lutter autant que possible contre les méthodes traditionnelles partout où celles-ci
5. Charles Bally… réfute les tendances normatives de la stylistique, considérant que le propos de cette discipline
6. La stylistique, selon Charles Bally, “étudie donc les faits d’expression du langage organisé au point de
7. L’objet de la stylistique d’après Charles Bally La stylistique n'a pour objet ni le phénomène général
8. On voit que les notions d’affectivité, de contenu affectif et de caractères affectifs (ou de valeur
9. Charles Bally distingue… les effets par évocation (социальная окраска), qui indiquent le milieu linguistique du locuteur
10. Les effets affectifs naturels … “… sont inhérents aux faits d’expression eux-mêmes, tant ils semblent en
11. Les effets affectifs naturels peuvent être liés à l’expression de l’intensité affective et de la valeur
12. L’intensité affective consiste à renforcer l’idée ou bien à la diminuer: un mot obsène; un mot
13. La notion de valeur affective est associée à l’idée de différences qualitatives, c’est-à-dire à celle des
14. Les expressions prises… en bonne part: lit grenier acteur imiter en mauvaise part: grabat galetas cabotin
15. Bally souligne que “Le plus souvent, des synonymes, dont les uns sont pris en bonne, et
16. Les effets par évocation “ont un caractère indirect, symbolique, représentantif, en ce sens qu’ils résultent de
17. Bally note qu’un élément linguistique peut participer des deux caractères affectifs à la fois, mais le
18. FUIR s’enfuir, s’échapper, disparaître, prendre la fuite sont qualifiés de neutres; s’esquiver, s’éclipser représentent des caractères
19. S’IRRITER Dans les synonymes suivants être courroucé, être hors de soi, n’être plus maître de soi,
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Charles Bally (1865-1947)
Linguiste suisse, Bally est l'élève de Ferdinand de Saussure,

auquel il succède à la chaire de linguistique générale de l'université de Genève ; avec Albert Sechehaye et Albert Riedlinger, il assure la publication posthume du Cours de linguistique générale (1916).

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Le terme de “style” et celui de stylistique n’étaient pas nouveaux

au début du 20ème siècle.
La stylistique était définie comme à la fois l’étude des règles de la “belle écriture” et la recherche de l’homme derrière l’œuvre, puisque, selon la célèbre formule de Buffon, “le style est l’homme même”.
Bally a pris contre-pied de cette conception et a donné au terme “stylistique” un sens tout à fait nouveau.

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Opposition de deux principes
Négatif: lutter autant que possible contre les méthodes

traditionnelles partout où celles-ci réduisent l’étude des langues à un travail à la fois automatique, analytique et historique;
Positif: l’étude d’une langue n’est pas seulement l’observation des rapports existant entre des symboles linguistiques, mais aussi des relations qui unissent la parole à la pensée, c’est une étude en partie psychologique…; une étude linguistique plutôt que psychologique cependant, en ce qu’elle est tournée vers la face expressive de la pensée et non vers la face pensée des faits exprimés.

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Charles Bally…
réfute les tendances normatives de la stylistique, considérant que le

propos de cette discipline n'est pas d'énoncer l'art d'écrire ;
refuse de s'intéresser à l'écrivain, à la littérature, au texte écrit, pour se tourner vers la langue (opposée à la parole, au sens saussurien).
Son “Traité de stylistique française” (1909) précise ces points.

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La stylistique, selon Charles Bally, “étudie donc les faits d’expression du

langage organisé au point de vue de leur contenu affectif, c’est à dire l’expression des faits de la sensibilité par le langage sur la sensibilité”.

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L’objet de la stylistique d’après Charles Bally
La stylistique n'a pour objet ni le

phénomène général du style à travers les langues (« tâche chimérique »), ni le style d'un écrivain particulier.
Elle doit étudier la langue parlée et ses ressources stylistiques.
Ainsi, le savant genevois étudie les variantes stylistiques, c'est-à-dire les énoncés qui ont sensiblement le même sens, mais se différencient du point de vue du style.

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On voit que les notions d’affectivité, de contenu affectif et de

caractères affectifs (ou de valeur affective) sont centrales dans la conception de Bally.
L’affectivité découle de la nature de l’activité psychique de l’individu, de sa “pensée”.
“Le sujet parlant donne aux mouvements de l’esprit tantôt une forme objective, intellectuelle; tantôt, et le plus souvent, il y joint, à doses très variables, des éléments affectifs”.
Ce sont les faits à caractères affectifs qui fournissent en premier lieu matière à une observation chez Bally.

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Charles Bally distingue…
les effets par évocation (социальная окраска), qui indiquent le

milieu linguistique du locuteur ;

les effets naturels (собственно-эмоциональная окраска), qui concernent les sentiments du locuteur, son état d'esprit, etc.

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Les effets affectifs naturels …
“… sont inhérents aux faits d’expression eux-mêmes,

tant ils semblent en être une émanation directe; la réalité est que l’effet vient, dans ce cas, de la forme qui est donnée à la chose exprimée, de l’angle sous lequel la fait voir l’expression qui en est le symbole”.

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Les effets affectifs naturels peuvent être liés à l’expression de l’intensité

affective et de la valeur affective.
La notion d’intensité est associée à l’idée de différences quantitatives ou de la mesure.
Comme toute autre différence, la différence quantitative s’appuie sur la comparaison inhérente à notre esprit et à la connaissance des choses.
Bally souligne que l’esprit saisit plus aisément les différences quantitatives que les caractères spécifiques, ce qui explique le rôle primordial de l’intensité dans les caractères affectifs naturels et dans la sémentique des éléments linguistiques respectifs.

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L’intensité affective consiste à renforcer l’idée ou bien à la diminuer:
un

mot obsène;
un mot ordurier, dégoûtant;
un propos léger, leste, gaillard, grivois.

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La notion de valeur affective est associée à l’idée de différences

qualitatives, c’est-à-dire à celle des caractères spécifiques.
La valeur affective comprend des sentiments et des jugements de valeur tels que “plaisir et déplaisir, conformité et non-conformité” etc.
Elle tend toujours à différencier les éléments linguistiques dans deux sens opposés, traçant la frontière entre les expressions prises en bonne part et en mauvaise part.

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Les expressions prises…
en bonne part:
lit
grenier
acteur
imiter
en mauvaise part:
grabat
galetas
cabotin
singer

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Bally souligne que “Le plus souvent, des synonymes, dont les uns

sont pris en bonne, et les autres en mauvaise part, se groupent autour d’un mot à sens neutre, qui désigne la chose indépendamment de ses qualités ou de ses défauts”.

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Les effets par évocation “ont un caractère indirect, symbolique, représentantif, en

ce sens qu’ils résultent de l’évocation de certaines formes de vie et d’activité”.
Les effets par évocation sont définis comme la faculté d’expression d’évoquer les “milieux” où leur emploi est le plus naturel et le plus fréquent et dont ils gardent “une odeur particulière”.
Par “milieu” Bally entend “l’ensemble des personnes auxquelles chaque type d’expression est familier, et l’ensemble des circonstances qui en déterminent la création et la conservation”.

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Bally note qu’un élément linguistique peut participer des deux caractères affectifs

à la fois, mais le plus souvent on parvient à dégager le type dominant.

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FUIR
s’enfuir, s’échapper, disparaître, prendre la fuite sont qualifiés de neutres;
s’esquiver, s’éclipser

représentent des caractères affectifs naturels;
se sauver, lever le pied, prendre ses jambes à son cou, prendre la poudre d’escampette produisent un effet par évocation, symbolisant un milieu familier.

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S’IRRITER
Dans les synonymes suivants être courroucé, être hors de soi,

n’être plus maître de soi, exhalter sa colère, être transporté de colère les deux types de caractères affectifs se confondent car ces expressions nous frappent par la gravité avec laquelle l’idée s’offre à nous (effet naturel) et par la nuance littéraire qu’ils comportent (effet par évocation).

Les effets naturels et les effets par évocation dans la théorie de Charles Bally

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Charles Bally (1865-1947) Linguiste suisse, Bally est l'élève de Ferdinand de Saussure,

Le terme de “style” et celui de stylistique n’étaient pas nouveaux

Opposition de deux principesNégatif: lutter autant que possible contre les méthodes

Charles Bally…réfute les tendances normatives de la stylistique, considérant que le

La stylistique, selon Charles Bally, “étudie donc les faits d’expression du

L’objet de la stylistique d’après Charles BallyLa stylistique n'a pour objet ni le

On voit que les notions d’affectivité, de contenu affectif et de

Charles Bally distingue…les effets par évocation (социальная окраска), qui indiquent le

Les effets affectifs naturels …“… sont inhérents aux faits d’expression eux-mêmes,